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REVUE DE PRESSE

 

THEATRE LES BAMBOUS / le 29 Septembre 2012
Les humeurs de la grenouille

Le collectif Le Bleu d’Armand a ouvert le deuxième semestre aux Bambous dans la joie, la bonne humeur, le partage et la générosité… avec un spectacle qui pourtant, si l’on n’en croit que le thème, aurait de quoi faire frémir, d’angoisse, d’horreur voire d’ennui : il s’agit de relater la véritable histoire de la colonisation du Congo par Léopold II, roi des Belges…
La grenouille n’en a pas encore refermé sa grande bouche d’ébahissement et de ravissement devant tant de fraîcheur d’ingéniosité, de trouvailles et d’énergie, pour un texte redoutable servi par 5 comédiens remarquables. Dans un décor réduit à sa plus simple expression (un carré de ficelle et quelques guindes en épouvantails) avec une économie de moyens qui n’a de paire que la débauche d’énergie et d’intentions déployées sur scène, c’est toute l’histoire de la colonisation qui nous est révélée en filigrane au travers de tableaux portés par quatre comédiens protéiformes – Anna Pabst, Florian Martinet, Nolwenn Le Doth, Zoé Agez-Lohr – Du prélat révérend cardinal onctueux et vipérin au ridicule général lèche-cul mais qui va retirer ses marrons du feu, des maîtresses innombrables et de plus en plus jeunes du roi à sa femme légitime et zozotante, des négres blancs comme les clowns du même nom à l’explorateur Rambo, pardon, Stanley-, des nations pas encore unies au 1er ministre comptable, c’est toute une galerie de tableaux qu’ils se partagent brillamment et équitablement, « sans distinction de sexe, de races ou de religions », mais toujours avec verve et conviction . Leurs métamorphoses à vue tiennent à très peu de choses – un détail grossit comme un symbole, un accent repris et répété, une claudication commune – et marchent à fond, d’entrée de jeu. Au milieu d’eux, au centre de l’histoire et du plateau, le juvénile Julien Perrier nous interloque par sa délicate interprétation toute en nuances et en contrastes, de l’enfant roi si peu et si mal aimé au monarque sénile et libidineux, sans se départir d’une élocution sans faille malgré les kilos de bananes qu’il ingurgite au cours du spectacle… C’est pétillant comme du champagne, simple comme bonjour, efficace comme une douche écossaise, peut-être un peu trop illustratif parfois, un peu brouillon, mais c’est le collectif qui veut ça, et cela n’est qu’erreur de jeunesse, et ne peut que mûrir et grandir « en sagesse et en beauté » sous l’oeil éclairé de Jean Tartaroli, qui signe des lumières crues et « scénographiquement éclairantes »..
Les salles quasi pleines des 3 représentations aux Bambous sont la preuve que ce spectacle a porté ses fruits (des bananes en l’occurence…) et touché son but : « instruire en s’amusant » sur un sujet aussi grave que la colonisation. La grenouille qui les a suivis salle Canter au sein de l’université regrette encore que si peu d’étudiants aient été curieux de découvrir des jeunes de leur âge, ou presque, traitant de sujets de société qui sont loin d’être de l’Histoire ancienne, dans une forme qui si elle n’est pas de la plus grande originalité, joue le jeu et convoque le spectateur à l’endroit exact du théâtre : parler de la cité, en compagnie, évoquer le monde sans le copier, montrer les pistes et laisser imaginer les itinéraires, allumer des lanternes dans la nuit…

Ziza Pillot

 

LES TROIS COUPS / le 23 Mars 2012
Une mise en scène inventive

 

« Avec peu de moyens, la mise en scène est très inventive, et ça c’est un réel plaisir! La pièce fourmille d’astuces, de bouts de ficelle, d’idées qui font lien, qui animent le tout, et permettent aux cinq comédiens d’interpréter tous les rôles sans que le spectateur ne se sente perdu. »
Martine Rieffel

 

AVIGNEWS / le 25 Juillet 2011
C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux

 

Une mise en scène sobre et originale, pour une pièce qui fait réfléchir sur le colonialisme et le pouvoir, quelle qu’en soit sa forme. La prestation des 5 comédiens était fabuleuse.
Le pitch
Ce spectacle est tiré de la vie et des œuvres de Léopold II d’Hugo Claus. Ce sont les tribulations d’un roi fasciné par le Congo qu’il veut faire sien, sa colonie pour les Belges. Cinq comédiens prennent en charge 17 personnages pour révéler tout ce qui guide cette colonisation qui ne regarde rien du moment que ce soit la domination qui l’emporte…

L’avis du festivalier
La prestation du collectif Bleu Armand est absolument fabuleuse. Ces 5 comédiens qui vont devoir incarner 17 personnages autour de la figure centrale qu’est le roi constituent une très belle performance. Cette pièce strictement politique interroge de façon insistante sur le pouvoir dans différents domaines, que ce soit le politique, le social, le religieux, l’armée ou encore le rapport homme/femme. La mise en scène est à la fois sobre et très originale, chaque « nègre » qui sera exterminé verra sa dépouille hissée en haut d’une corde. Si bien qu’à la fin du spectacle tous ces symboles de cadavres vont tournoyer au dessus du plateau, une invitation pertinente à la réflexion sur le colonialisme et tout ce que cela engendre et continue à engendrer. L e message percutant est communiqué dans une performance artistique remarquable de ces 5 jeunes comédiens.
Informations pratiques : « C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux », Théâtre de la Rotonde, rue Catelas. La dernière représentation a malheureusement eu lieu le 22 juillet.

Anne Cholet

 

L’HUMANITE / le 22 Juillet 2011
Bananes à gogo au Congo

 

Le Théâtre de la Rotonde, situé dans le centre culturel des Cheminots, présente le travail de comédiens en herbe décidés à en découdre. On a vu avec plaisir C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux, du collectif le Bleu d’Armand, évocation burlesque et corrosive du « roi au million de mains coupées », Léopold II – joué ici en mangeant force bananes en cours de route – qui s’empara, grâce à l’explorateur Stanley, de la plus grande partie du Congo au nez et à la barbe de ses rivaux français et britanniques. Un rappel salutaire quand, aujourd’hui, cet immense pays, au cœur de toutes les convoitises, est aussi celui des pires crimes contre l’humanité. Cette création collective, à partir de textes du grand écrivain belge Hugo Claus, mérite largement qu’on franchisse les remparts pour se rendre à 2 kilomètres du centre de la cité.

Au Théâtre de la Rotonde, à 18 heures.

M.S.

 

THEATROTHEQUE et LA MARSEILLAISE / le 13 Juillet 2011
Anticolonialisme au vitriol

 

C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux est une création du collectif Le Bleu d’Armand constitué de jeunes comédiens issus du Conservatoire d’Avignon et implanté à Lyon. Elle adapte La Vie et les œuvres de Léopold II de l’auteur belge Hugo Claus, proche des surréalistes qui fut membre du Groupe Cobra. Une heure vingt d’un spectacle joyeusement corrosif qui fait d’une façon très ludique une critique radicale du colonialisme. Les cinq comédiens donnent vie à dix-sept personnages à travers le cas de la colonisation du Congo par la Belgique. Pas de décor, mais beaucoup d’accessoires qui deviennent autant d’objets fortement signifiants. Un personnage de roi entre Macbeth, Richard III et le Père Ubu ! Un humour noir féroce donne le ton général de ce spectacle dont le sujet demeure d’une brûlante actualité.

Zoé Agez-Lohr, Julien Aubrun, Nolwenn Le Doth, Anna Pabst et Julien Perrier sont les cinq protagonistes de ce spectacle. Ils passent sans prévenir d’un personnage à l’autre avec une rapidité confondante qui force l’admiration. Jouant avec la complicité du spectateur, ils décortiquent sans trop de nuances tous les thèmes : racisme, exploitation systématique des richesses, conquête de territoires par la guerre, le meurtre et les assassinats avec la complicité active des institutions religieuses, etc. C’est une longue page ô combien édifiante de l’Histoire de l’Occident qui nous est contée dans ce spectacle dont la constante drôlerie, voire la bouffonnerie, ne saurait éluder la dimension proprement tragique. Il ne faut pas manquer çà !

Henri Lepine

 

ARTE WEB / le 13 Juillet 2011
La chimie géohistorique amusante

 

Prenons la Belgique, pays serein et pacifique.
Prenons un de ses rois, Leopold II.
Maintenant imaginez que ce roi des Belges ne mange pas des frites mais des bananes.
Ajoutons là-dessus quelques rois Shakespeariens, de l’ambition, une volonté expansionniste qui mène à une colonisation du Congo contre la volonté de la Communauté Internationale.
Qu’obtient-on ?
On obtient une situation sous pression qui vous pète à la gueule ! Parce que Léopold, c’est son Congo! Et il entend bien le garder! Et c’est pas les rosbifs, les froggys et les choucroutes qui vont l’en empêcher! Car qu’on se le dise, « C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux ».
Cinq comédiens, dix-sept personnages, du 8 au 22 juillet au Théâtre de la Rotonde pour une situation sous pression qui peut déraper à tout moment.
Amateurs de bananes, bienvenus !

Maximin Marchand pour les coups de coeur SACD